Un "tope" marque la frontière, le passage de Simon déclenche la loterie suite a laquelle la lumière rouge s'allume, nous devons, donc, passer aux fouilles...Le douanier monte dans le camping car avec un air de coq, simulant d'ouvrir qq armoires mais, est-ce notre halte garderie ambulante ou notre terrible rangement a bord, il nous sourit tendrement et renonce immédiatement. Nous essayons d'obtenir des renseignements sur les formalités frontalières. Parlant tous les deux espagnol, nous réussissons l'exploit de ne rien comprendre a part que, ils ne sont pas plus organisés que nos armoires. Nous finissons dans un petit bureau. Le douanier, dans la compagne d'un fidèle ventilateur nous met les tampons dans les passeports au ralenti. Il nous explique que nous devrions payer un jour dans une des banques une taxe de 20 dollars chacun...et si on ne paye pas?...bof, ça ne fait rien ! Il nous parle de sa famille, son déménagement qui l'a rendu malheureux depuis le Yucatan, les plats mexicains, salades de fruits (et c'est bien la première fois qu'un douanier nous met l'eau a la bouche...) nous avons du mal a partir avant qu'on finisse les formalités frontalières en nous embrassant, mais nous sommes pressés de faire les 100km qui nous séparent de la plage, la tant attendue plage...non sans faire excès de zèle et passer par une banque pour régler les facultatives taxes obligatoires.
Bienvenue au Mexique!
Nous laissons donc, derrière nous la dernière étape aux États Unis, le sud de l'Arizona, le sublime Organ Pipe et multiples mises en garde sur le danger de cette zone frontalière avec des trafics en tout genre. Le changement est radical, ce que nous gagnons en charme, agitation et vie urbaine nous le perdons multiplié par 10 en propreté, qualité des routes, marquages routiers (euh, c'est quoi un marquage routier?) et encore nous en oublions beaucoup...Nous devons nous habituer entre autres aussi aux "topes", ces rallentisseurs terribles qu'on doit passer en première a l'arret...Nous avons réussi a encastrer notre bon Simon a plusieures reprises, cassé le support vélos, touché le réservoir de gasoil....bref, l'apprentissage est dur...

Les derniers préparatifs et achats a Tucson, et puis comme visiblement tout le monde a peur pour nous, nous nous demandons si ce ne serait pas plus responsable de stresser un peu, et nous y arrivons, même, mais le stress passera rapidement...
La plage a Puerto Peñasco, le camping "sauvage" sur la plage, nous y resterons 5 jours...ah, nous étions en manque...Simon a coté de ses voisins, les beaux camping cars de Charles et Jon.
Bahia de Kino, une plage magnifique, seulement nous et une bien bruyante colonie de pélicans...
Le début de notre périple mexicain n'est pas bien culturel, mais peu importe, nous nous régalons avec les enfants a la plage...et puis l'etat de Sonora, a part le littoral ne nous laisse pas un souvenir des plus impérissables...

Teacapan, un petit village de pêcheurs, depuis le début du voyage nous faisons tout pour ne pas rouler de nuit, sauf que parfois on s'y laisse surprendre, comme ici...nous demandons a une famille devant le petit port si nous pouvons passer la nuit devant chez eux et c'est parti pour 3 jours de vie commune...ce sera bien difficile de repartir, les enfants aussi s'y étaient attachés, nous avons tous passé un très agréable moment...Blanca et sa famille nous ont reçus comme si on faisait partie de leur famille...
Petite promenade en bateau a travers les mangroves...Avec les garçons nous irons pécher de nuit avec Panchito et sa voiture, sans pare brise, fenêtres, rétroviseurs, fermetures des portes, freins...seulement la 4-eme vitesse fonctionne dans un hurlement terrible, et la marche arrière en tant que freins...bien entendu nous tombons en panne d'essence, bien entendu, personne n'a un sous, les garçons, en pleine aventure sont au septième ciel, pour eux, Panchito restera pour toujours un pionnier du déplacement (relativement, je dirais) motorisé. Ici, nous ferons notre première rencontre avec les "jejenes", nos tortures invisibles pour les prochaines semaines, des terribles pestes si minuscules qu'elles passent a travers de tout, tout tout...De plus, ils ne font aucun bruit, terrible... Saloperies de saloperies...

Mexcaltitan, une petite île de 400x400 mètres, un village de pêcheurs de crevettes qui n'a pratiquement pas évolué depuis 1500 (oui, mille, cinq cent) ans. Nombreux sont les experts qui considèrent Mexcaltitan, le lieu d'origine des Aztecs, d'ou ils ont commencé la longue et fructueuse migration autour de l'an 1000.
L'image d'en haut, le brouillard du matin, elle aurait pu aussi bien le nuage de "jejenes" dans lequel nous avons passé la nuit a coté de l'embarcadere...Malgré tout nous allons passer une très agréable journée, les petites rues sont pleines de vie, leurs noms, comme Venise, semblent un tantinet exagérés mais pendant la saison des pluies elles sont complètement inondées, les habitants ne s'y déplacent qu'en canots...

Paysage de Sonora, cela semble bien difficile de s'y perdre mais nous y sommes bien arrivés...que c'est dur de faire demi tour par cette chaleur terrible et dans un nuage de poussière omniprésent...
San Blas, non, nous n'avons pas garé le camping car comme ça pour la photo, c'est seulement la manière la plus simple de bivouaquer dans les petites villes, la place centrale, devant l'eglise. Nous faisons rapidement connaissance avec un couple d'allemands, la soixantaine (chacun, pas ensemble, avis a ceux qui se sentent âgés), voyageant autour du monde en velo...2 ans et qq 50000kms a l'actif, chapeau !
Nous découvrons l'interet de passer la nuit dans un endroit super éclairé, les jejenes étant uniformément repartis pour chaque lux de la place, du coup, cela devient respirable dans le camping car, mais sans compter sur la joie mexicaine...
La nuit la plus longue ....Difficile a décrire, des dizaines de voitures avec la sono a fond, dans le genre 3000 watts, sur un fond de musique "norteña", le trio d'enfer accordéon, tuba, trompete, le tout desacordé diraient les mauvaises langues...notre camping car entre souvent en résonance, tout vibre tellement, les fenêtres, la vaisselle, que je me sens obligé de vérifier le frein a main, passer la première vitesse , histoire qu'on ne se retrouve pas en bas de la rue...la sono de bien de voitures est extérieure, sur le toit, il fallait le faire...Vers quatre heures les dernières batteries des voitures rendent l'ame, on pense que le plus dur est passé, c'etait sans compter sur la Sainte Cecilia, la patronne de la musique...une demie heure plus tard, le parvis de l'eglise devient la rampe de lancement de fusées d'artifices toutes les dix minutes juste au dessus du camping car, et a partir de 5 heures la place entière reprend son activité normale...Nous sommes au Mexique depuis 3 semaines et notre question de tous les soirs est - quand est-ce que les mexicains se reposent ??? En tout cas, notre conclusion s'impose, la joie du mexicain réduit l'italien a la sobriété de l'esquimau...
Le lendemain, après une inondation dans le camping car due a l'arrachement d'un tuyau d'eau, nous arrivons a la plage "los platanitos" ou nous faisons la connaissance de Julie et Julien, deux jeunes français adorables qui voyagent autour du monde pratiquement sans un sous, en faisant des travaux saisonniers, chapeau ! Nous décidons, donc, séduits par la rencontre de passer la nuit sur la plage, malgré la terrible réputation de l'endroit pour nos chéris jejenes... Nous bavardons jusqu'au petit matin en refaisant le monde, bon, juste en redessinant les grandes lignes, un grand et bien compliqué chantier, surtout qu'il y en a pas mal qui touvent qu'il tourne tres bien comme il l'est...Le lendemain, terrible réveil, les enfants sont méconnaissables, unique mais énorme consolation, les jejenes ne transmettent pas de maladies...

Les fruits locaux, Marilena revient heureuse avec deux jus de fruits frais, emballage local. Les noix de coco, un vrai cadeau de la nature, la paille directement dans le fruit, que demander de plus? Vladi et ses avocats chéris, taille xxl, a mentionner que le Mexique est le premier producteur d'avocats au monde, d'ailleurs le mot "avocat" vient de la langue "nahuatl" - "ahuacatl" qui signifie - testicule, ah, ça devait être un peuple fier et orgeuilleux...et le dernier fruit, tiens, j'ai oublié le nom mais il est très bon...
Approchant Oaxaca la cuisine mexicaine se diversifie et devient carrément variée, des vers de cactus a la poêle, des fourmis sautées, des oeufs de fourmis, des sauterelles, crocodiles, iguanes, on va s'arreter ici, non pas que ça me mette l'eau a la bouche, mais....nous vous tiendrons au courant avec des photos a l'appui au cas ou...

L'artisanat mexican typique des indiens huichol...

Quelques paysages entre Puerto Vallarta et Guadalajara, en haut a gauche, un petit volcan comme il y en a des milliers au Mexique, en bas a droite, une plantation d'agaves, de la famille des cactus, dont la variante bleue sert a produire la tequila.

Tequila, donc, est aussi ou surtout une ville, qui avec sa voisine Guadalajara est le berceau de la légendaire boisson. Nous y arrivons en pleine nuit, pendant ce que nous avons pris pour une fête nationale...non, c'est seulement dimanche, c'est normal, sauf que c'est limite l'ambiance de la nuit de 31 décembre, sacrés mexicains...nous nous joignons donc, a la fête.
Nous passons la nuit devant les distilleries Jose Cuervo, unes de plus grandes et réputées, nous arrivons a dormir entre deux entrées de notre Simon en résonance, la musique norteña nous suit sans pitié...le lendemain, visite obligatoire de la distillerie (enfin, c'est papa qui a trouvé ça obligatoire...). Le "fruit" de l'agave, peut peser quelques dizaines de kilos, mais âpres 6 a 8 années de croissance, ce qui veut dire qu'une plantation d'agave bloque la terre pendant toute cette periode...La fin de la visite, voila un des moments difficiles de notre voyage, ne pas pouvoir commenter avec quelqu'un âpres avoir dégusté une bonne tequila, c'est dur, non?

Guadalajara, la plus étendue et plus petite ville de 5 millions d'habitants au monde, je dis ça car d'un coté il faut imaginer 5 millions d'habitants sur rez de chaussée, maximum 2 niveaux et d'un autre coté, les gens se connaissent comme dans un village, nous mêmes âpres un mois passé, nous rencontrerons des amis dans la rue, dans des cafés....
Guadalajara a été pour notre voyage une étape très importante, pour bien comprendre pourquoi, il faut ouvrir une petite parenthèse dans notre vie...
Avant le voyage, Dan, associé de Jean-Marie Massaud, ami intime, avait un bureau d'architecture. Ensemble, ils ont eu des projets en europe, Asie, États Unis et au Mexique, a Guadalajara même, le nouveau stade de football des Chivas, une des équipes les plus populaires de l'Amerique latine, stade en plein chantier actuellement. Cependant, la vie professionnelle, très riche et passionnée avec Jean-Marie, a representé un sacrifice dans la vie de famille, or il y a des sacrifices dans la vie qu'on ne sent pas, jusqu'au jour ou, par accident, ils deviennent flagrants....a-t-on besoin de ça, peut -on vivre sa vie, même professionnellement d'une autre manière?
La vie a la délicatesse d'envoyer des signaux, il faut juste les voir, elle commence par tirer une manche, pousser du coude, et si on n'a pas les yeux pour voir, ça peut aller jusqu'a un accident de vélo en apparence tellement stupide, suite auquel on se retrouve aux urgences avec une artère arrachée, une hémorragie interne...Une opération de prés de 5 heures pour réparer ce qui pouvait l'etre, un pontage complètement raté, la rééducation de la marche avec un cadre métallique et la sortie de l'hopital avec les encouragement du chirurgien en chef pour lequel nous aurons une reconnaissance éternelle de ne pas avoir sorti de nouveau le bistouri - "j'ai 60 ans, et de toute ma vie, j'ai eu 2 cas ou la nature a fait un travail miraculeux, faites beaucoup d'effort, et je vous souhaite beaucoup de chance" Merci pour la sagesse!
Quatre années plus tard et quinze kilos plus tôt, avec un physique de rêve (selon Marilena), intégrant les conclusions du coup de pouce de la vie, nous voila redécouvrir la vie, et cela ne signifie pas ne pas travailler (de toute façon, nous n'avons pas gagné au loto) mais le faire d'une autre manière, plus harmonieuse, homéopathique disons, en reconsidérant ce qui nous semble essentiel.
Pour nous, la chose la plus extraordinaire qui peut rester de ce voyage serait le souvenir que pourraient garder nos enfants de cette association entre le travail et la liberté totale que nous vivons. Il nous ont vus travailler, et ils ont dessiné a nos cotés au milieu des forets géantes, dans le désert, a la plage, dans un parc sur un banc, au bord des rivières pleines de saumons, d'ailleurs le plus souvent ce sont eux qui scannent nos dessins, nous cherchons ensemble internet sans fil pour envoyer le travail ...d'ailleurs ça les amuse beaucoup quand on roule tout doucement dans les villes, l'ordinateur allumé pour chercher un signal...
L'image en bas a droite, Jean-Marie, venu spécialement de Paris pour qu'on travaille ensemble sur un projet pour quelques jours, un vrai honneur et un énorme plaisir ! Nous nous sommes promis de le refaire a chaque fois que ce sera nécessaire dans le futur ou que nous soyons, Jean-Marie, quand tu veux, tu sais ou nous trouver !
L'image en haut a droite, peut-on aller en Amerique latine sans aller voir un match de football? Non! Enfin, c'est l'avis de papa, Marilena partageant un avis différent, mais les enfants ont été ravis ! et puis c'etait les Chivas qui jouaient...On aurait pu dire la même chose pour un spectacle plus élevé culturellement, mais que peut-on faire si papa ne s'est pas arrangé pour faire un opéra?
En haut a droite, une petite "bouffe" avec les "collègues de travail, en bas a gauche, deux images du stade en cours de construction, un pays de volcans, un stade en forme de volcan comme symbole d'une énergie positive, créatrice, un prolongement naturel du site, un nuage blanc au dessus et 4 années de travail, plus encore au moins une de chantier pour revoir les Chivas au travail...

Los Guayabos, une communauté écologique a l'age, respectable dans le domaine, d'une trentaine d'années...Une rencontre avec Juan, le paysagiste du stade nous y amène, ou il vit en tant que membre fondateur. Le chemin pavé qui y mène, qq kms en dehors de la ville, tortueux aussi bien a l'horizontale qu'a la verticale au rythme des topes invisibles de nuit (encore de nuit...), nous met le doute sur le coté raisonnable d'y aller. Nous nous garons dedans tant bien que mal avec la trouille d'arracher la capucine du camping car par les guayabos...Le matin, belle surprise, a la belle lumière d'hiver (eeh, oui, il y a des endroits sur terre ou l'hiver rime avec ciel sans nuages...) nous comprenons la magie du lieu et les belles intentions de Juan. "Es su casa" - nous dit-il et tout le monde nous a adoptés comme des enfants du lieu, avec la curiosité liée a notre périple en plus ...C'est un oasis, un havre de paix que partagent une quarantaine de famille, des idées écologiques et humaines indépendantes de tendances religieuses. Nous avons découvert ce lieu extraordinaire qui est resté a l'abri du développement sauvage de la ville, des gens extraordinairement attachants, gais. Entre le temps que Dan a consacré au travail et le plaisir de passer du temps au sein de la communauté, nous y avons passé un mois, et nous avons eu du mal a partir... Ce qu'on voit dans les photos ce sont en général les espaces communs, que tout le monde a construit ensemble, et, donc, partage, une piscine, un théâtre, atelier de réparations, piste de skateboard, terrains de basket, football, équitation (avec les obstacles et tout...il faut dire que vivre ici sans un cheval c'est comme a Paris sans le métro...), les écuries, qui sont adorables, le château d'eau qui de plus est habité, un petit château lacustre pour les enfants, des barrages pour la rétention de l'eau, des lacs artificiels, un vrai canyon aménagé avec des promenades, ponts, des serres pour des plantes, une école pour la construction en adobe, tiens, ça me semble trop peu, un mois du coup...nous avons eu aussi l'occasion de participer a un Temascal, un rite ancestral, prehispanique perpétué dans la plus pure tradition. Nous profitons encore une fois pour leurs remercier a tous, pour nous, los guayabos ont été une expérience profonde, et les enfants ont été ravis !
L'image en bas a gauche, derrière le cheval (ils sont en liberté le jour) Dan travaille, le travail peut aussi être perçu comme ca...A coté, Matei fait l'école, bon il est un peu invisible mais ces derniers temps son école était devenue difficilement visible...mais ca, nous ne le dirons pas a Cecile, son ancienne maîtresse préférée

Los Guayabos, quelques uns des amis...Elena et son cours de construction en adobe ont enchanté les enfants, même Ilinca a été séduite par ce qu'elle a pris pour un délicieux barbotage...Même si elle n'aparait pas en photo, Andrea, architecte d'origine roumaine, tiens, le monde est petit... travaille avec Elena dans l'école d'adobe, Juan, le paysagiste du projet de stade, après 4 années de travail commun, nous venons de le découvrir, quelle personnalité, un ami intime, un papa pour nous tous...Antonel, en bas a gauche, réalisateur de cinéma, enseignant a l'université de Guadalajara, devinez quoi? d'origine roumaine, mais c'est que le monde est minuscule! et nous ne les avons pas cherchés, juré! Nous avons passé qq journées magnifiques en sa compagnie...Paco, réalisateur de cinéma, fait un film sur l'histoire et la construction du stade, Dan a passée pas mal de temps avec lui a ce sujet, nous avons eu ainsi le plaisir de le découvrir, il nous a étonnés! Raul et Heidi...Raul est d'origine mexicaine, ancien "guayabense", Heidi de Macao, ensemble ils ont "embrassé" la philosophie bouddhiste et vivent sur une île de pêcheurs et agriculteurs dans la Chine "profonde"...Avec des amis vivant aux quatre coins du monde ils donnent des concerts de musiques du monde pendant 3 mois, avec cet argent ils vivent le reste de l'année, donnant des cours de musique, anglais dans leur village...les parents tenant absolument a leurs remercier, ils sont payés avec du riz, ce qu'ils vivent c'est un vrai conte de fées, nous n'avons jamais rencontrés des personnes d'une telle serenité...il nous reste un long chemin a parcourir. Leurs nécessites sont réduites a la plus simple expression, ils ont construit en adobe une adorable minuscule maison, avec, a coté une yourte pour les amis. Notre rencontre a été un vrai miracle, après 2 semaines passées ensemble nous avons eu un mal fou a partir...les enfants les ont ADORES, nous ferons tout pour passer par la Chine pour les rencontrer de nouveau...

Une maison en adobe (terre) a Los Goyabos, un exemple d'architecture naturelle, écologique, sans aucune autre prétention que d'etre naturelle et agréable a vivre, une symbiose entre la construction et la nature, mais pour ça il faut oublier bien de choses apprises dans une école d'architecture et se retrouver soi même... Les maisons sont bâties exclusivement en terre, pierre, les constructions en terre variant entre la terre mélangée a des pailles jusqu'aux briques de terre compressée.

Nous avons passé Noël dans le rancho du papa de Raul, avec sa famille et amis. Les préparatifs ont été originaux pour nous - piñatas mexicaines, fabriqués par tous ensemble, des lampions en papier Chinois faits main, un manguier décoré en sapin de Noël avec des petits bouts de papier contenant les voeux de chacun dans le vent, selon la tradition chinoise.
Dans les photos, le processus de fabrication des piñatas, un petit diable, une étoile et une carotte. A la base ce sont des petits pots en terre cuite, habillés en différentes formes et décorés copieusement, remplis a ras bord de bonbons (a ce rythme il faudrait trouver un très bon ami dentiste...) qui seront accrochés a un arbre. Sur une chanson répétée a l'infini, les enfants chacun son tour essayent de casser le pot a l'aide d'un bâton pour faire tomber les bonbons pour ensuite, récupérer un maximum...En tout cas, ils se régalent ! (pas que les dentistes, les enfants aussi...)

Notre piñata, "El Diablito" prête pour le voyage et la scène du supplice, suite a laquelle les enfants je jettent pour récupérer les bonbons...

Toujours Noël au rancho, le troupeau de moutons, il y avait aussi qq-uns qui avaient vu le jour depuis moins d'une semaine, ils ont ravit les enfants ...A cette occasion, Dan apprend a manier le lasso, malheureusement sans grand succès...
Les parents de Raul autour du feu, preparant la "birria", délicieux plat a base de malheureux petits agneaux ...Le feu est resté allumé pendant trois jours, pendant lequels nous n'avons pratiquement pas arreté de manger...
Le père Noël, tiens, tiens, pas facile sa tache cette année, Matei n'a pas voulu nous mettre au courant de ses désirs, "c'est un secret entre lui et moi", bon, entre nous, c'est vrai qu'il l'a rencontré personnelement a North Pole en Alaska, alors ils sont un peu intimes ...heureusement il n'a pas été si déçu que ca...Vlad et ilinca non plus...De notre coté, nous avons reçu une petite souris, enfin, nous l'avons rattrapée et libérée cette nuit même, ça faisait une bonne semaine que nous faisions des installations savantes pour la tromper, mais les conduits de chauffage et autres sont un vrai labyrinthe dans le camping car, ouf, nous espérons toujours qu'elle n'ait pas grignoté trop de câbles...a voir.
En bas a droite, les enfants dans un pick-up, ravis de voyager comme les mexicains...

Une fois la nuit tombée on allume des lampions en papier, tous les enfants font une promenade a travers le rancho avec les lampions emmenés par Raul et Heidi, c'est magique...

A la tombée de la nuit, on chante des chants traditionnels, et on "demande l'abri" - une chanson qui remémore la nuit de la naissance de Jesus, lorsque Marie cherche un abri. A la lumière du feu Raul nous délecte avec de la musique indienne, nous découvrons le sarangi, un vrai Noël multiculturel!

Paricutin, 2500m d'altitude, 1943, 2 villages tranquilles, dans la cour d'un fermier Purépecha, naît un volcan. Un des plus jeunes volcans sur Terre apparaît de nulle part et grandira de 500m dans l'année avant d'exploser et faire couler des séries de couches de lave pendant plusieurs années. Deux villages seront engloutis. L'unique relique, l'église San Juan, la lave a détruit le bâtiment laissant la façade principale et s'arretant a l'autel (le mur au premier plan sur la vue aérienne). L'endroit est surréaliste, très impressionnant. Des 4000 habitants, il n'y eut aucune victime, aujourd'hui, presque tous les habitants du village voisin vivent des visites de ces ruines et du cratère du volcan, (on le voit dans l'image du milieu en bas, un tout petit peu trop loin pour nous, même a cheval...)

Pour arriver a l'église il faut parcourir 6 kms aller retour, nous y allons avec un guide et des chevaux, sauf papa, puni, qui doit marcher a coté des garçons, qui sont absolument ravis!

Juste pour le plaisir de commencer la nouvelle année avec des couleurs et des souries, avec l'innocence des enfants qui découvrent le monde sans même avoir la moindre idée de ce qu'ils vivent, nos plus belles pensées a tous...


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