Nous laissons derrière nous la frontière mexicaine...qq kilomètres de route sinueuse, propre et bien tranquille nous induisent dans l'erreur de la traversée facile. Le dernier virage de bonheur cache une foule, une manifestation, un accident...qu'est ce que ça peut bien etre.....Nous resterons rapidement avec l'impression de laisser derrière nous la Suisse de l'Amerique latine pour nous laisser tomber en chute libre dans un chaos sans nom...La frontière est une limite bien vague, et en même temps un marché au puces gigantesque/ tout y est prévu pour vendre tout et transiter toute forme de marchandise (et malheureusement ça sent la chine de loin...) oubliant définitivement qu'occasionnelement par ici pourraient passer des voitures. Une conséquence ou non, peu de voitures s'y aventurent, les camions et les bus s'arretent scrupuleusement de chaque coté, les passagers traversant le marché aux puces a pieds accompagnés par des porteurs bien entendu, pour les plus blancs...

En camion a travers le marché aux puces...
Rien n'est prévu pour cela, nous resterons bloqués sur une malheureuse route d'ou l'unique sortie est la marche arrière en déplaçant toute forme de commerce. Aidés inutilement par quelqu'un qui avait l'air d'etre absolument nécessaire au bien être de la planète, Marilena finit par découvrir qu'elle aurait pu être reçue au service circulation avec les felicitations...Le tout ressemble bien au jeu de tetris quand il n'y a plus qu'une ligne de libre et il t'arrive le pavé de 4 vertical ...J'y arrive tant bien que mal a passer entre tous les étalages, parapluies a la recherche des bureaux d'imigration et importation temporaire des véhicules...
Bienvenue au Guatemala! les bureaux, beh, il faut les trouver, des infos, il faut pas rêver quand même; d'ailleurs on ne te demande même pas le passeport si tu n'y vas pas. Des qu'on serre le frein a main, on n'a même pas le temps de comprendre qq chose qu'on vient nous fumiger le camping car afin d'obtenir l'imprescendible papier pour rentrer au pays, papier, qu'on ne nous demandera jamais...Ausi, dorénavant, habitués aux assurances tous risques, il va falloir s'habituer a rouler sans aucune assurance, il n'y en a pas, de toute manière la seule ici valable est la profonde croyance en Dieu...Nous allons vite comprendre que par ici la vie ressemble un peu plus a une lutte pour la survie, et le trafic est tout a fait dans cette logique. Les topes, devenus tumulos, nous font peur autant, et la conduite guatemalteque...nous en reviendrons plus loin...Il va falloir aussi s'habituer a une sécurité plus rudimentaire....Les paysages sont en tout cas sublimes mais je n'ai guerre le temps au début d'avoir une autre perspective que celles du pare brise et des retros.

Nous allons nous orienter vers la Sierra Grande, a la recherche d'un des villages les plus authentique du Guatemala. Un guide touristique Quebecois, dans l'esprit super jeune le dit d'ailleurs, plus authentique que ça, tu meurs...bon, beh, on va essayer de se limiter a cette authenticité la...Nous passons a travers l'epuisant et le sans fin Huehuetenango essayant d'y arriver le soir même, la distance approximative sur la carte y semble une bonne option. Les infos sur la route deviennent fantaisistes, on y mettrait 2 voire 5 heures, flûte alors...et notre carte est a la limite de ses connaissances géographiques, elle ne montre même pas la route, nous sommes un peu perdus et, encore, on ne savait rien sur la qualité de la route qui nous attendait....mais a vrai dire, cela n'aurait pas changé grand chose...
Notre première nuit au Guatemala, une improvisation totale, avec nos belges, on se laisse séduits par la beauté du paysage, digne des steppes mongoles et on décide de bivouaquer dans la nature....Tres mauvaise idée, nous disent des villageois qui passent a coté. Sans entrer dans les détails de ce qui aurait pu nous arriver (nous les avons eus les détails, et on n'aimerait pas les répéter) ils nous invitent chez eux, dans une des cours du village, a Chalcan. La guerre civile a banalisé la violence, le banditisme existe a tous les échelons, et je ne parle pas en tant que touriste (on ne parle que de la violence envers les touristes dans la presse...mais a la limite, nous, on n'a qu'a pas y aller) mais pour ces pauvres habitants qui doivent vivre au quotidien avec...Bien abandonnés par la police, ils doivent assurer leur propre sécurité par des patrouilles propres au village, un comble...mais c'est la seule manière.
Les villageois nous accueillent tellement bien que nous décidons de revenir par ici, et y passer une autre nuit. Nous sommes aussi intrigués par une enseignante allemande qui est venue passer une année dans l'école, mais, manque de chance, elle était partie a Huehue...
Le lendemain nous apprenons rapidement l'ampleur de la route, nous mettrons en tout près de 5 heures pour 50 km, terminant par une descente olympique de 1500m, descente faite de terre, trous et pierres...heureusement, pour le moral, nous ne nous poserons pas trop la question comment nous allons sortir de la-bas ...Brave iveco!

Todos Santos, le principal village des indiens Mam, unes des 30 ethnies descendantes directe des mayas. Sur les 30 officielles, 21 sont au Guatemala, en fait il paraît que la culture maya est synonyme du Guatemala, car, de la même manière que les americains ont "récupéré" des territoires mexicain, le mexique s'est débrouillé avec le Guatemala, et ce sont juste les états qui ont cette culture...
Todos Santos, le village est feeriquement situé dans une vallée, au bout de la descente folle. Vingt milles mayas occupent cette vallée depuis bien de siècles. L'endroit semble si paisible que c'est bien difficile de nous imaginer l'ampleur de la violence de cette saloperie de guerre civile, d'ailleurs c'est bien difficile de comprendre la logique de cette guerre - un mélange d'indigenes, des latinos, d'interets cubains, trafic d'influence, drogues...en tout cas, le triste résultat a été dévastateur. Heureusement, les Mams ont su garder intactes leurs traditions, ce qui fait encore aujourd'hui et certainement pour bien longtemps, un des endroits les plus authentiques du Guatemala.
Le marché local, est aussi un des plus réputés du pays, et il a lieu justement le samedi, tiens, tiens, nous y sommes en pleine folie du marché. A la recherche d'un parking nous nous retrouvons coincés a plusieures reprises dans des positions des plus drôles, la dernière en faisant un peu de place pour un camion, entre une voiture stationnée et un poteau, avec un millimètre d'espace...et l'amusement continue (pour les autres...) A cause de la combinaison - réservoir de gasoil trop bas a gauche et la impraticable de ce même coté nous finissons en rampe en marche arriere...ah, les indiens Mam, ça se mérite!
Nous finissons par découvrir le marché (autrement qu'en évitant les poteaux), l'agitation colorée, les tenues traditionelles....Les enfants comme les personnes agées, tout le monde porte la même tenue, la même seulement en apparence, car la variété semble infinie dans les détails. Aux comptoirs, les hommes sont alignés les bières a la main, normal, ils fêtent le jour du marche mais ils y resteront toute la journée...Ils finiront par quitter les comptoirs donnant un mouvement ondulatoire a tout le village jusqu'a retrouver une position relativement horizontale dans les caniveaux ...Triste réalité, car les jours se suivent sans le marché et pourtant ils se ressemblent tant de ce point de vue...
En tout cas, les habitants sont joyeux et ont le contact très facile (même en état ondulatoire) Nous y resterons qq jours apprenant beaucoup de choses sur la vie des Mams, nous allons même nous faire des amis comme Miguel, un indien Mam qui a fait ses études a Marseille...

Le matin, les enfants emmènent qq bouts de bois a l'école, ils recevront en échange un petit goûter ainsi qu'une tasse de lait.
L'image en bas, oubliez toutes sortes de citoyenneté ou papiers officiels, voici le "passeport" idéal, celui qui provoque toujours les sourires et ouvre toutes les portes ...A Todos Santos on nous avoue qu'ils sont surpris de voir des enfants "blancs", les touristes qui y arrivent n'y sont jamais accompagnés par des enfants, la surprise est de taille. Mais que lui faites-vous pour avoir les cheveux aussi blonds? Ben, voyons, plein des bisous!

L'église catholique. Maman fait l'école avec les garçons pendant que papa promène le passeport...

L'architecture classique au Guatemala, la colonne ionique, a coté, un petit sachet utilisé pour planter les graines, petite devinette, en quoi est-il fait? Une petite aide...pour prendre la photo, j'ai du me débrouiller tout seul, Marilena a refusé catégoriquement de le toucher...
En dessous, les solutions latino-americaines pour les problèmes de la vie, les aérosols spirituels !!! Contre les mauvaises langues, la jalousie, pour la pluie de chance, reviens!, chance dans les affaires mais attention, ce n'est pas a prendre a la légère, c'est écrit dessus, il faut les utiliser avec beaucoup de foi...

Marilena suivra un cours de tissage avec une vraie maya. Sa maîtresse, Doña Eusebia parle a peine l'espagnol mais avec une vingtaine de mots elle est bien bavarde et agréable. La dernière image, le résultat, fait par Marilena, Chapeau maman...

Sa maison atelier, mieux que tout musée du village...et sur le four, les tortillas qui agrémenteront notre dîner, mmmm.
Et les petits enfants...

La vie a Todos Santos pendant que maman découvre les mystères du tissage maya ...Farniente dans la cour de l'école hispano-maya, promenade en montagne, picnic avec "nos" belges, (qu'est-ce que nous sommes bien avec eux...) visite des villages voisins...Ici certaines activités liées au tissage sont bien séparées par sexe, ainsi, les beaux tissus indigo qui servent a faire les jupes des femmes sont tissés uniquement dans un village par les hommes. Le départ de Todos Santos sera epique...re-marche arrière, on touche le bas du camping car - heureusement a l'opposé du réservoir de gasoil, a savoir, le point le plus bas du chassis...et la remontée en première avec le moteur qui cale toutes les 5 minutes pour cause de pente énorme, trous, pierres ...enfin, nous nous considérons bien chanceux!
Nous finissons par arriver au plat, les enfants retrouvent les bonnes habitudes et conduisent les camping car, même Ilinca y a droit pour la première fois...bon, faut pas trop le dire, ce n'est pas bien légal tout ça, tiens, je viens de remarquer qu'on avait oublié les ceintures, mais bon, ça va, vu qu'on n'est pas assurés non plus...ah, ça change pas mal les habitudes que de voyager comme ça.

Et nous revoilà a Chalcan, dans la même cour et le même village qu'a l'aller. Nous sommes encerclés par les enfants, Matei, Vlad, Sarah et Morgane vont jouer et courir avec eux comme s'ils avaient passé les vacances ensemble, quel bonheur! Ilinca se contente d'admirer des petits cochons dalmatiens. C'est bien évident qu'ils n'ont jamais vu de navettes spatiales comme les notres par ici, même pas d'appareils photos...En le montrant les images sur le dos de mon appareil numérique, fait très rare, ils font la queue pour des portraits. Nous prenons aussi des photos de groupe et le lendemain, nous sortons l'imprimante et imprimons des photos pour tous. Le bonheur est a son comble! Nous leurs remercions a tous pour l'agreable soirée et pour l'hospitalité et la sécurité qu'ils nous ont offert!

Le lendemain au depart nous passons par l'école. Nous sommes en pleine classe, mais toute activité s' arrête pour saluer les bien étranges invités surprise. "Buenos Diaaaaaaaaas", un hurlement général et la classe se vide direction la navette spatiale pour voir Matei et Vlad. Eux, complètement dépasés par les événements, se sont barricadés derrière rideaux et coussins...Nous faisons connaissance avec Kathy, la jeune allemande venue enseigner ici pendant une année...bel exemple de don de soi même pour les autres...
La pause forcée continue par le petit goûter, la photo de groupe, et de nouveau la queue pour les portraits...

Nous savons que par le personnel de l'école ils verront cette page et qu'ils seront ravis de se découvrir...

Les bus Guatemalteques, certains, des vrais oeuvres d'art, mais leur manière de les conduire est au moins aussi artistique que la décoration...
Les pare brises et les fenêtres latérales sont parfois tellement décorés et chargés d'inscriptions, peintures, rideaux, noms d'amoureuses, de saints, autocollants avec des traces de cartouches côtoyant "Dieu est amour", ou bien "Mon Dieu est Réel", bénédictions en tous genres, que c'est bien difficile de voir qq chose a travers...tant mieux, car s'ils voyaient ce que nous voyons, ils auraient la trouille...
Voila aussi internet, c'est folklorique mais ça a l'enorme mérite d'exister...

Quetzaltenango, une ville "survendue" par le guide, nous partirons bien decus...nous passerons la nuit a "l'Instituto Biblico Presbiteriano Maya K'chik" avant d'aller vers San Andres Xecul, un village dont l'eglise semble être une des plus gaies de tout le pays... des anges de toutes les formes et couleurs, des panthères avec du rouge a lèvres, des petits bonshommes qui semblent se balancer sur les frontons, des personnages nus, habillés juste par de la couleur qui semblent se vautrer carrément, des décorations florales luxuriantes, Jésus habillé avec un vêtements a petits pois, le tout sur un fond de moutarde piquante... L'interieur, un peu tristounet chromatiquement, mais il laisse a deviner facilement que jamais un compas, équerre ou autre forme de règle ne s'est approchée de ce touchant édifice, sublime!

Le Lac Atitlan, un endroit très important pour les mayas...Aldous Huxley avait dit que c'est le plus beau lac du monde. Un lac formé dans le cratère explosé d'un gigantesque volcan, dans lequel autres 3 volcans culminant a qq 3500m sont apparus...pour contredire Aldous, ce serait de la pure méchanceté...
L'image a gauche, le camping dans la cour de l'hotel...coincés entre la piscine et le lac, nous sommes condamnés a admirer le coucher de soleil...
En bas, la nouvelle classe de Matei.

Et voila le supplice du coucher de soleil...

 

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